Beau-Rivage Genève

Un décorum de rêve et une vue imprenable sur la rade

Dans un contexte de standardisation globalisée où une chambre de Tokyo peut ressembler à s’y méprendre à une autre de Berlin, rares sont les hôtels dont le style et le décorum peuvent encore réveiller la nostalgie de la Belle Époque; celle où l’aristocratie trimballait ses bagages de cuir fauve de palace en palace, louvoyant de la mer à la montagne au gré des saisons. Ces circuits avaient leurs étapes obligées. Fondé à Genève en 1865 par une dynastie toujours aux commandes, le Beau-Rivage en faisait déjà partie, fidélisant une clientèle prestigieuse face à l’une des plus belles rade du monde.
On y croisait l’Impératrice Sissi ou Richard Wagner, dont les suites sont toujours offertes à la location. C’est là aussi que furent signés de nombreux accords politiques et que furent mis aux enchères les bijoux de la Duchesse de Windsor par Sotheby’s, entité toujours présente intra muros.
Est-ce à sa permanence familiale ou à son passé chargé d’histoire que la vénérable Maison doit son atmosphère si particulière ? Sans doute aux deux, comme au souci de ne pas sacrifier le précieux héritage architectural et esthétique aux nécessaires rénovations.
Car les tissus précieux, les meubles rares, la robinetterie vintage, les boiseries du XIXe, les vitraux et autres fresques minutieusement restaurés font ici bon ménage avec le high-tech: connections ultra-rapides, éclairages sophistiqués, écrans plats fondus dans des miroirs sans tain, etc. L’hôtel n’a-t-il pas toujours été précurseur, lui qui possédait – dès 1873 – l’un des trois ascenseurs existants au monde et le premier en Suisse !
Mais l’excellence d’un palace dépend surtout de celles et ceux qui y travaillent. À cet égard, du directeur au concierge, en passant par le sommelier, le grand Chef et la responsable des relations publiques, l’établissement peut se vanter d’un casting dont l’excellence a souvent été primée.
Curiosité unique, enfin: les chérubins, omniprésents de fresques en sculptures, de manteaux de cheminée en tableaux de maître…165 au total, paraît-il ! Nul doute que ces anges gardiens veilleront encore longtemps sur ce temple du luxe qui devrait bientôt – c’est un scoop – s’enrichir d’un spa. www.beau-rivage.ch