L’île thaïlandaise reprend des couleurs après la Covid-19. Si elle séduit par ses plages idylliques, son héritage culturel mérite un détour.

« Je visite la Thaïlande depuis plus de 20 ans. La partie nord de Phuket est l’un des endroits les plus fascinants que j’ai jamais vus, largement préservé et inconnu . »
Tony Parsons (journaliste / homme de Radio)

Pour la plupart, Phuket, c’est d’abord le balnéaire…

Phuket Town

Il faut consentir à un effort pour se soustraire à la torpeur du sable fin sous les cocotiers. Il en faut aussi pour gagner la capitale de la province. Un scooter loué fera merveille. Utile sur place, où l’ascension de la colline de Khao Rang peut s’avérer éprouvante en période caniculaire. La récompense : un point de vue unique sur la bourgade de plus de 80 000 habitants, injustement délaissée par des vacanciers directement propulsés sur leurs sites de villégiature.
La vue aérienne révèle un certain agencement, contrastant avec l’urbanisme anarchique de nombreuses autres villes thaïlandaises. On devine déjà l’influence de colonisateurs soucieux d’ordonnance ; intuition confirmée par la visite piétonne d’un quartier historique fortement marqué – il y a plus d’un siècle – par ses fondateurs chinois et malais venus exploiter l’étain.

On affiche la couleur !

Gentrification

S’il faut saluer la photogénie de ces pimpantes bâtisses, on peut déplorer leur caractère un peu aseptisé. L’imagination s’accroche davantage à celles qui demeurent en attente de réhabilitation, à moitié décrépites, porteuses d’une longue histoire souvent associée au sexe et aux jeux illicites.
A noter que la prostitution en Thaïlande fut institutionnalisée dès la fin du XVIIe siècle par le pouvoir, en raison des revenus qu’elle procurait. Elle s’est quasiment industrialisée lors des guerres de Corée et du Vietnam, à la faveur des militaires américains en congé.

Anciennes maisons de passe reconverties

Hébergement

La plupart des anciens lieux de tolérance se métamorphosent en hôtels de charme. De telles rénovations nécessitent autant de discernement que de moyens financiers.
C’est notamment le cas de China Inn, une réussite à cet égard. Raya House a aussi conservé son cachet originel. Les connaisseurs y dégustent un fameux crabe au curry jaune avec Kanom Jeen (nouilles de riz).

L’eau à la bouche…

Il faut aussi mentionner le superbe musée Thai Hua, agencé avec des arcades sino-portugaises typiques censées protéger les passants de la pluie et du soleil. La plupart des anciennes maisons commerçantes – pharmacies chinoises, épiceries, débits de tissus – sont bâties sur trois étages et dotées de petites fenêtres pour préserver la fraîcheur, de barreaux pour décourager les intrus.

Dimanche au marché

Sur près de 30 000 m2, on trouve de tout au marché du weekend (Talad Tai Rot), très populaire auprès des locaux et des touristes amateurs de fringues neuves ou d’occasion, de souvenirs, d’accessoire, voire d’animaux. Tout y est généralement moins cher que dans les boutiques alentour.
Les stands de cuisine dispensent des sushis, ses dim-sums et toutes les spécialités locales : currys musulman ou au poisson, crêpes au lait de coco, café traditionnel du Sud.

Juste pour rêver…

Photos: pichonvoyageur.ch